Quixaya – Atitlan

Le Projet CEPEK à Quixaya

Perdue entre montagnes et volcans à  une heure du lac Atitlan, la communauté de Quixaya héberge l’un des plus beaux projets que j’ai eu la chance de rencontrer au cours de mes voyages.
Il m’est vraiment difficile de dresser un tableau complet de l’ampleur de leurs projets mais pour les curieu.x.ses vous trouverez plus d’informations sur les liens en fin d’article.

Il y a 50 ans, toutes les terres de la communauté appartenaient à un unique propriétaire exploitant la population locale. A la suite d’une lutte organisée de 20 ans les habitants ont réussi à gagner la propriété de la terre sur laquelle ils vivaient et travaillaient. Quixaya est alors à ce jour, l’un des rares villages dans lequel chacune des 32 familles est propriétaire de terres cultivables permettant de subvenir à une partie de leurs besoins alimentaires.
Sur les 8 hectares de Quixaya  co-existent 3 micro-climats différents, humide au niveau de la source et de la rivière, tropical dans la partie médiane et ombragée et sec dans la partie en altitude. La répartition des terrains à été réalisée de façon à ce que chaque famille dispose d’une parcelle dans chacun de ces micro-climats. Cela offre à chacun une plus grande diversité dans leurs possibilités de cultures et donc plus de sécurité concernant leur alimentation et leurs revenus.
Depuis 2010, le projet CEPEK (Centre Eco-productif et éducatif de K’uxya) s’est crée afin de continuer le travail de souveraineté alimentaire entamé 50 ans auparavant.

Le projet découle de l’initiative de 7 jeunes du village voulant retrouver le contact avec les traditions agriculturelles Maya qui prospéraient par le passé. Ils se sont alors auto-formés aux techniques de permaculture ancestrale à coup d’expériences et essais sur leurs propres parcelles jusqu’à arriver à des résultats probants.

José, l’un des créateur de CEPEK ramenant une racine de Malanga pour nourrir la famille

Aujourd’hui, leurs 5 fermes permaculturelles sont lieu de formation pour toutes les autres familles voulant se libérer des semences, produits et techniques vendues et recommandées par les grandes entreprises agro-alimentaires.

Les semences à bas prix  vendues partout dans le pays que l’on retrouve dans la majorité des petites et grandes exploitations. Promulguées par notre très cher serviteur, BAYER

L’équipe de CEPEK met à disposition conseils, matériel mais aussi semences natives venant de leurs propres récoltes pour tou.te.s ceux et celles qui désirent apprendre ou ré-apprendre à cultiver en symbiose avec la nature.
Ils passent ainsi des jours (et des nuits) à observer les évolutions et changement de leur forêt nourricière afin d’apprendre et de comprendre de ses mécanismes pour les retransmettre à qui le souhaite !

Vidéo réalisée lors de la visite d’Atitlan Organics à Quixaya

Si le projet se concentre sur l’agriculture naturelle, il s’étend chaque jour et aspire à une auto-suffisance complète pour Quixaya. Ainsi plusieurs chantiers prennent place afin d’assurer une production d’électricité locale et renouvelable, des revenus économiques stables et dignes pour chacun et une éducation continue et ouverte vers le monde extérieur.

Quelques photos :

Les principales sources de revenus agriculturelles de la communauté reposent sur le cresson de fontaine prospérant sur des hectares grâce à la rivière et la production de Tilapias en aqua-culture. Ces deux produits sont vendus à des restaurants et particuliers  vivants aux alentours. Le reste des nombreuses productions maraîchères constitue le gros de la consommation alimentaire des familles du village.

La communauté est en pleine évolution grâce aux différentes initiatives de CEPEK et des volontaires qui ont pu être accueillis au cours des deux dernières années.

Le programme de volontariat est aujourd’hui ouvert tout au long de l’année pour apprendre et aider à différentes activités :

– Travailler dans les fermes de permaculture et découvrir la biodiversité étonnante de Quixaya
Enseigner l’anglais aux jeunes de la communauté afin d’indépendentiser toutes leurs relations avec les potentiels partenaires.
– Construire de nouveaux projets d’éco-construction et de low-tech
– Aider à la communication (traduction de documents et publications de Facebook, rédaction d’articles, réalisation de vidéos, recherche de partenariats avec d’autres projets autour du lac Atitlan)
Guider des groupes de touristes dans les différentes fermes de permaculture.

Ce qui est sur c’est que ce n’est que le début de l’aventure pour de magnifique lieu et cette fantastique initiative et vous y êtes tou.te.s les bienvenu.e.s !

Le grand projet à venir concerne le café natif prospérant partout sur les terres de Quixaya. Pour en savoir plus je vous invite à jeter un œil à notre Crowdunding : 

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/independance-du-cafe-pour-cepek

Pour suivre les aventures de CEPEK :
Facebook
Site Web 

Si la moindre question se manifeste sur les activités de CEPEK ou mon rôle dans la communauté, je reste disponible par mail ou à travers les commentaires de ce blog.


Sur ce je vous laisse avec quelques images du lac Atitlan…

De l’amour et du cacao, 

Loélia

3 septembre 2017, San Marcos

Antigua

Premiers pas au Guatemala…

Antigua, la capitale coloniale du Guatemala est une petite ville au milieu des montagnes et des volcans dans laquelle tradition et tourisme se côtoient tout au long des rues pavées.

Bénévoles les matins dans l’école de cuisine maya « Guatemala Food », nos après midis étaient libres, nous laissant le temps d’aller explorer d’autres projets aux alentours…

Maya Pédal

Un lieu et un projet on ne peut plus fantastique qui allie aide sociale et conscience écologique !
 A San Andres Iztapa, l’association Maya Pedal récupère des vieux vélos afin de créer des machines qui facilitent la vie quotidienne de villages démunis, le tout sans épuisement des ressources ou pollution !
Tout est dans le mollet !

 


On trouve de tout, machine pour moudre le maïs, machine à laver, mixeur ou production d’électricité, les vélos endommagés retrouvent une seconde vie ! Elles permettent par la suite à des communautés entières d’accéder à un outil offrant une aide considérable dans leur travail de chaque jour.

Dana et Lupita prennent la pose !

Si l’envie vous prend d’aider l’association, il est possible de participer au financement d’une machine ou d’être bénévole pour une journée comme pour un mois :

mayapedal@hotmail.com

http://www.mayapedal.org/

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Nuevo Amanecer

« Nuevo Amanecer » est une association familiale accompagnant des enfants de familles en difficulté dans leur accès à l’éducation. Egalement située à San Andres Iztapa, c’est une vingtaine d’enfants qui plusieurs fois par semaine se retrouvent pour apprendre à lire, écrire, compter mais aussi la musique, la cuisine et le vivre ensemble. Le tout dans un cadre incroyablement bienveillant et totalement gratuitement.
L’association accueille des bénévoles de tous bords
 pour proposer et animer des ateliers mais aussi aider avec la rénovation des locaux et les différentes tâches administratives.
Dans notre cas ce fut découverte musicale avec chant et ukulélé!


Contact:
HTTPS://WWW.FACEBOOK.COM/NUEVOAMANECERASOCIACION/

 

La Louisiane

Vivre de jazz et de fruits frais !

Trois semaines passées à me balader à travers les routes et fermes de Louisiane, dernière étape Etats-Unienne avant le Guatemala.
J’ai longtemps rêvé de visiter cette région et je n’ai pas été déçue !
Une nature verdoyante aux pieds dans l’eau et une culture terriblement riche, contée par des locaux partageant généreusement leur fascination pour leur lieu de vie.
Épicentre des merveilles, la Nouvelle Orléans a enchanté chacune de mes cellules par sa singularité musicale et chaleureuse ; je ne peux qu’encourager à aller flâner dans les rues animées de cette ville magique !

Les photos s’agrandissent en un clic !

Mon séjour en Louisiane est partagé en deux parties :
La Nouvelle Orléans et la ferme Brockoli Patch à Scott qui se trouve à une vingtaine de minutes de Lafayette.
Je serais ravie de partager mes expériences, découvertes et anecdotes de voyage à la demande mais n’écrirai ici que sur les projets que j’ai eu la chance d’assister ou du moins de visiter.

HollyGrove Farm and Market
(New Orleans)

https://hollygrovemarket.com/ https://www.facebook.com/hollygrovemarketandfarm/

Lors de mon arrivée à la Nouvelle Orléans, j’ai eu la chance de séjourner chez le fantastique Kevin. Passionné d’écologie et d’agriculture, il est co-créateur du marché/magasin des producteurs d’HollyGrove, l’un des lieux de la Nouvelle Orléans tentant de récréer du lien entre les fourches et les fourchettes, le tout dans le partage et la bonne humeur.
Je lui ai alors posé quelques questions sur le lieu, sa création et son évolution.

Tout d’abord, peux tu parler un peu du début du « HollyGrove Farmers Market » ; quand et comment cela a-t-il commencé? As-tu des moments spécifiques du processus de création que tu souhaites partager?

« Ce projet a débuté en janvier 2008 en collaboration avec Paul Baricos. A cette époque, des subventions étaient disponibles pour des projets d’aide au développement des communautés locales ainsi un poste a pu être créer afin d’accroître l’accès aux produits frais dans le quartier de Hollygrove. C’est un quartier de la Nouvelle Orléans où vivent principalement des familles noires et à faible revenu. Nous avons commencé par envisager de demander que les épiceries de quartier (corner stores) proposent plus de produits frais car c’était un véritable manque dans le quartier, mais cela n’a pas aboutit. Nous avons également envisagé le format de marché des agriculteurs ponctuel, mais l’idée d’avoir des agriculteurs assis dans un parking ne nous convenait pas. Nous nous sommes alors dirigés très rapidement vers l’idée de démarrer un marché fixe entouré d’une ferme active . Nous avons alors cherché des locaux, et nous nous sommes installés sur le site actuel. »

Quelles sont les activités et la philosophie de l’endroit?

« Le lieu comprend une épicerie de produits frais accessibles à tous sans conditions ainsi qu’un jardin partagé et une ferme urbaine. Et à certaines occasions, le lieu se transforme en café/restaurant, centre de formation…
Le concept est basé sur un panier de 25 $ de fruits et légumes locaux disponible chaque jour. Mais il est aussi possible d’acheter les produits de son choix en faisant sa propre sélection. L’objectif du projet consiste à accroître l’accès à des produits frais et sains dans le quartier à faible revenu de Hollygrove, ainsi que de fournir une ferme de formation agricole aux personnes intéressées par l’agriculture. Il existe plusieurs activités sur le site, comme des programmes éducatifs pour les enfants mais aussi des brunchs. »

Petite clarification :
 L'objectif du Marché de Holly Grove est de simplifier au maximum l'accès à des produits frais et locaux, qu'il soit presque sans contrainte. C'est pour cette raison que le format  d'un "super marché des producteurs" ou d'un "marché permanent" est la solution qui est apparues comme la plus probante. Ce lieu est comme un anti-supermaché traditionnel, on y trouve de tout (légumes, oeufs, produits secs, plats cuisinés, hygiène,...) mais avec l'assurance que tout à été cultivé ou fabriqué dans les environs et de façon éthique et naturelle.
 L'idée du panier ou de la "Box" comme elle est appelée, est d'avoir chaque semaine une nouvelle liste de produits disponibles adaptée pour une consommation hebdomadaire, un peu comme nos Amap Françaises. La différence c'est qu'on peut venir chercher ce panier quand on veut dans la semaine mais aussi choisir de ne pas le prendre du tout ou de choisir d'autres produits qu'on payera au prix individuel.
 C'est un système sans engagement fonctionnant sur l'habitude des clients qui y gagnent en temps et en argent mais qui permet aux agriculteurs de s'en sortir car leurs produits sont toujours disponibles dans un lieu à clientèle régulière.

Qui sont les personnes impliquées dans le jardin et le magasin d’HollyGrove?

« Le marché d’HollyGrove est une croisée des chemins pour des populations très diverses de la Nouvelle Orléans. De manière générale ce sont gens qui s’intéressent à la source de leurs aliments ainsi qu’au soutien des agriculteurs locaux. »

Comment l’endroit est-il organisé? Avez-vous des employés et/ou des bénévoles ?

« Il y a plusieurs employés à temps plein notamment pour la direction générale du marché, les services de livraison et l’événementiel. Mais il y a aussi de nombreux bénévoles qui échangent quatre heures de bénévolat sur place contre un panier de légumes. »


Quelles ont été les évolutions du lieu et son impact sur le quartier ?

« Le marché a commencé en n’étant ouvert que le samedi de 10h à 14h, il est maintenant ouvert 7 jours sur 7 de 9h à 17h, ce qui constitue une fantastique évolution. L’impact sur le quartier peine cependant à se faire sentir. Il existe des aspects raciaux qui ont empêché le marché d’avoir vraiment plus d’impact dans le quartier. Certains résidents du quartier voient comme un magasin de « blanc » et « bobo » avec des prix trop élevés.

Petit point sur la situation alimentaire aux US :
 La culture de la nourriture aux Etats Unis est complètement différente de celle qu'on connait en France même si plus les années passent plus les modèles se rapprochent.
 Le budget alimentation représente en moyenne 7000 dollars par an ce qui revient à 12,5% des dépenses des foyers.
 En France le compte se rapproche plutôt de 20% d'après des enquêtes de 2014 mais c'est une baisse drastique par rapport aux années 1960 où la part du budget consacrée à l'alimentation était de 35%.
 Mais revenons aux Etats Unis, dans ce budget alimentaire, c'est presque la moitié qui est dépensée dans de la restauration extérieure. Il ne reste alors que 4000 dollars annuels de produits alimentaires ayant vocation à atterrir dans une cuisine. Parmi ces 4000 dollars, c'est plus d'un quart qui s'envolera à son tour dans les "miscellaneous" qui englobent : snacks sucrés et salé, plats préparés, condiments...
 Alors dans ce budget bien grignoté, quelle est la part consacrée aux fruits et légumes frais ?
 Dans le budget total de 7000, donc comprenant la restauration extérieure, les dépenses en fruits et légumes frais représentent seulement 7,6% soit 531 dollars par an.
 
 Mais encore faut-il prendre de la distance par rapport à ces chiffres, car ils sont basés sur un budget moyen de la population états-unienne. Une énorme partie des foyers possède un budget annuel et donc alimentaire bien moindre et cela concerne tout particulièrement les familles noires et latinos.
 Alors, dans un pays où l'on peut consommer un Burger pour 1 dollar et 25 centimes quand 3 pommes et 100gr de brocoli reviennent à 5,48 dollars dans un supermarché qui se trouve parfois à plus de 2km des zones d'habitation ; il est compréhensible que les initiatives comme le marché d'HollyGrove ait du mal a trouver sa place parmi les populations les plus démunies. C'est pour cette raison qu'un accès à un jardin potager et des ateliers éducatifs sur la nourriture (comme le proposent HollyGrove ou la KFarm de Washington) sont essentiels pour pérenniser et généraliser la consommation de produits sains et locaux.

Le marché d’HollyGrove est-il en partenariat avec d’autres programmes sociaux, fermes urbaines, jardins communautaires, ou écoles de la Nouvelle Orléans ?

« Hollygrove a eu diverses relations avec les écoles au fil des ans, en particulier avec l’Université de Tulane. J’ai essayé d’aider le marché à développer plus de relations au sein de la ville, mais je dirais que des progrès sont encore à faire pour établir plus de relations fortes et créer un réseau. »

Autres projets chouettes que j’ai pu rencontrer sur ma route :
https://www.facebook.com/growdatyouthfarm/
https://www.facebook.com/GrowOnUrbanFarms/

Selon toi, quel devrait être l’investissement du gouvernement dans des programmes alimentaires vertueux tels que les marchés de producteurs, les jardins communautaires, …?

« Le gouvernement local peut jouer un rôle en s’assurant que ces lieux trouvent une infrastructure sûre et saine ainsi qu’un accès facilité par des routes en bon état. Le gouvernement de la ville a été très indulgent avec Hollygrove au cours de ces dernières années en permettant au marché de payer des taxes à un rythme plus lent que ce qui est exigé normalement ; c’est également une bonne façon d’encourager le développement de tels projets. »

Quelle est la situation du marché à ce jour ?

« Le marché a actuellement besoin d’aide, sa situation budgétaire actuelle n’est pas durable. Il y a cependant des événements positifs qui sont à l’horizon, un entrepreneur alimentaire renommé dans la ville s’intéresse au conseil d’administration de Hollygrove ce qui pourrait amener beaucoup de bonne choses pour le lieu. En outre, le marché prévoit d’ouvrir son patio à plus d’événements sociaux afin de faire plus de sensibilisation destinée à la population du quartier ce qui pourrait agrandir et diversifier la clientèle. »

Encore une fois un énorme merci à Kevin pour m’avoir fait découvrir ce lieu et de m’avoir accueillie !

Sources :
 http://www.businessinsider.com/americans-spending-food-bls-2017-2
https://www.insee.fr/fr/statistiques/1379769

 

Ferme Brockoli Patch
(Scott)

Entre mes deux séjours à la Nouvelle Orléans, je suis allée aider et apprendre auprès de Brock dans la forêt nourricière qu’il crée depuis maintenant 9 ans. 4 hectares de terrain qui abritent plus d’une centaine d’espèces de plantes et autant, si ce n’est plus, d’insectes et autres petites créatures participant à la richesse de cet éco-système.

Brock qui se décrit facilement comme « the plant guy » a commencé ce lieu seul lorsqu’il avait une vingtaine d’années. Au début il ne vivait pas sur place et venait les soirs ou les week end pour observer, designer, planter… C’est au bout de trois ans qu’il a joyeusement installé son mobil’home sur le terrain afin de pouvoir vivre chaque jour dans ce lieu auquel il donne vie.
Aujourd’hui, au milieu des pinapple guava, mulberry, figuiers, bananiers, curcuma et autres merveilles, il vit en compagnie de Ellie et de leurs trois chats.
Si le climat de Louisiane est clément et permet a de nombreuses espèces de prospérer, la saison des pluies revenant chaque année inonde le sol et rend la culture de légumes très difficile sans serre ou surélévation. Cela laisse cependant place libre aux arbres fruitiers et lianes qui de ce fait, peuplent le terrain sans retenue.
Brock a une façon incroyable de travailler et d’évoluer sur son terrain, il déambule entre les allées plus ou moins large avec l’émerveillement d’un enfant dans un parc d’attraction. Il improvise ses séances de travail comme un musicien improviserait du jazz, connaissant chaque plante et lui apportant de l’attention pile au moment opportun !

L’un des moments qui fut pour moi le plus marquant lors de mon séjour au Brockoli Patch fut une soirée durant laquelle des ami.e.s de Brock et Ellie sont venu.e.s nous rendre visite. Toutes et tous vivant et voyageant autour de la conscience de la nature et de l’agro-écologie.

Moment de partage entre passionné.e.s

Le repas fut confectionné à partir d’éléments des fermes de chacun.e et les échanges furent des plus enrichissants. J’y ai appris beaucoup sur la situation agriculturelle des Etats Unis ainsi que sur les expériences de tous ces individus inspirants ! J’ai pu y constater énormément d’entraide entre les propriétaires de petites exploitations agricoles que ce soit par du prêt de gros matériel ou des échanges et dons de produits. Et c’est une solidarité qui s’avère nécessaire car malgré un investissement et des efforts énormes très rare sont les fermes parvenant à se rentabiliser. Parmi le groupe qui était réuni ce soir là, tou.te.s ont d’autres sources de revenus et au moins un travail à plein temps pour pouvoir soutenir l’activité fermière ou maraîchère.

J’ai profité de ces nouveaux contacts pour aller visiter la ferme de Alicia et Jacob qui vivent à une quinzaine de kilomètres du Brockoli Patch.
Leur terrain bordé de forêt s’étend sur environ 3 hectares. Dessus ils y cultivent des légumes pour leur consommation personnelle et des fleurs pour la vente.

Tous les deux occupent un travail à temps plein avec des horaires très différents, ils ont cependant réussi à se libérer une partie du jeudi afin de travailler ensemble aux avancements de leur ferme. Pour ce qui est de la vente, Alicia se rend au « Farmer’s Market » de Lafayette chaque samedi.
Depuis le début de leur ferme l’an dernier ils ont investi environ 30 000 dollars d’économies personnelles et leur chiffre d’affaire annuel a été de 8000 dollars. La ferme est donc déficitaire pour le moment mais leur stratégie est de commencer par les fleurs afin de pouvoir doucement diversifier la production vers toutes sortes de légumes, fruits mais aussi différents animaux.
Reprenant leurs mots  » Les gens sont prêts à mettre 10 dollars dans des fleurs alors qu’ils ne mettent presque jamais cette somme dans du brocoli.« 

Et il est vrai que si les fleurs sont l’un des produits encore épargnés par la gourmande et impitoyable grande distribution, ce n’est pas le cas de l’alimentation en particulier les produits frais qui ne sont pourtant toujours pas accessibles à tou.te.s, comme expliqué plus haut. De plus, si des aides financières proposées par l’Etat commencent à se développer pour des lieux pratiquant autrement qu’en mono-culture, elles sont encore très difficiles d’accès pour des fermes de petite échelle.

 

Je m’arrête là pour mes découvertes de Louisiane même si j’aurais pu continuer sur des pages tant j’ai été touchée par cette région dans laquelle j’aspire à vivre un jour.

Une touche de voyage avec ce morceau de Casanovahttps://www.youtube.com/watch?v=NLdgKIWjtro

Merci mille fois à toutes les personnes et lieux qui ont contribué à mon amour cette jolie partie du monde.

 

Loélia, 30 juillet 2017

Washington et la Virginie

Un pied devant l’autre, j’avance

J’ai quitté New York le 7 juin pour faire route jusqu’à Washington DC, joyeux petit Etat fourmillant de gens bien habillés prenant des décisions plus ou moins bien avisées.

Mon séjour se divise en plusieurs parties aussi sympathiques les unes que les autres.

Presque seux semaines aventureuses passées dans la région auprès de 5 hôtes différents !
Daniel – la famille Dorow – Sophie – Glen – AK et Zoya. 
Autant d’individus fantastiques qui m’inspirent la plus grande des reconnaissance pour m’avoir accueillie mais aussi appris sur moult sujets et plus simplement pour avoir partagé quelques jours avec moi enrichissant mon voyage comme mon esprit.
Après deux jours de préparation à Washington me voilà partie pour la Virginie et ses forêts !

Great Falls Park, Seneca Forest et Holmes Run Stream Valley Park.

Une seule chose à dire les Etats Unis regorgent de lieux incroyables à la nature riche et verdoyante, et je n’en ai même pas vu 1% !
Pendant quatres jours, j’ai alors passé des heures à marcher, observer, respirer et contempler les interactions entre chaque élément de l’éco-système complexe qu’est la forêt.
Mots d'un carnet...

Un campement qui a plutôt belle mine au milieu de la forêt Seneca. Entre un ruisseau et une rivière, mon être s’abandonne, il s’oublie un instant pour ressentir ce qui l’entoure. Les échanges animés des oiseux, le bruit du vent s’engouffrant dans les feuilles, celui des insectes, ceux aui volent, rampent, courent ; ou encore celui du héron plongeant la tête la première dans l’eau vive de la rivière.Tout les bruits ici font sens, ils sont liés. A la façon d’un jeu de domino géant, l’envol d’un oiseau déclanche une réaction en chaîne dont le dernier élément déclanchera à son tour un nouveau cycle. C’est un monde entier qui devant mes sens ouverts, communique.La forêt c’est une mélodie permanente, harmonie inninterrompue de tout ce qui y vit. S’y arrêter pour un instant c’est retrouver sa place dans cette équilibre. Faire confiance à son intellect sensitif plutôt qu’à son mental. Laisser aller une par assez grande de ses barrières pour ne pas être en forêt mais plutôt rejoindre la danse et Etre la forêt.
Bien que j’avais à l’origine passer 4 jours uniquement dans le gigantesque Parc Shenandoah, qui fut unanimement conseillé par tous les individus que j’ai pu croiser, mes plans ont changé pour maintes raisons et j’en suis ravie car chaque instant de ces randonnées étaient absolument parfait et m’a énormément appris sur moi et sur la faune et la flore Etats-Unienne. Mais un jour j’espère, j’irai me perdre sur les chemins sinueux de Shenandoah !
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Washington est pour le moment, du haut de ma petite expérience Etats-Unienne, une de mes villes favorites dans ce gigantesque pays. Très peu de buildings du fait de l’interdiction de dépasser le Capitol, des cyclistes partout et des parcs en masse !

Mais ce qui m’a le plus frappée à DC, c’est l’omniprésence de jardins partagés. Plus de 40 répartis dans le grand Washington et à cela s’ajoute une dizaine de fermes urbaines.
On sent dans la ville une véritable envie de lutter contre les déserts alimentaires accompagné d’un désir de se réapproprier l’espace public.
J’ai pu visiter plusieurs jardins aux organisations différentes et tous m’ont impressionnés par la diversité des individus s’y investissant, on retrouve aussi bien des hommes et femmes d’affaires, venant mettre les mains dans la terre le temps d’une pause déjeunée, que des retraités ou encore des écoles.
Tous prennent soin de cet espace partagé et se régalent des récoltes.
Voilà une carte des jardins partagés de la ville, tout n’est pas à jour mais cela donne déjà un aperçu : https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1E85sSAE51xOyhlB-Z5WanVw2r24&hl=en_US&ll=38.91651080168571%2C-77.11640980761717&z=12

Pendant mon séjour, j’ai plus particulièrement passé du temps à la K st Farm, une ferme urbaine aui, comme son nom l’indique se trouve sur la K Street.
C’est un lieu verdoyant situé assez centralement à Washington, entre des buildings et des terrains en friche.

J’ai pu y faire une interview de Kate, la directrice de la ferme qui m’a partagé beaucoup sur le lieu et le projet.
L’interview est pour le moment en anglais, les traductions arrivent ! (la magie de l’internet peut aussi faire l’affaire !)
First, can you talk a bit about the beginning of the K Farm project, when and how it started ?
The K St Farm started about 7 years as a partnership with the school next door, the Walker Jones Education Campus.
 

 


What is the philosophy of the place?

DC Greens works through the local government and our education system to improve food access for food-insecure residents and improve food education and meal quality for school students. We use the K St. Farm as an engagement tool for opening discussions about larger issues within our food system. Many US residents have no idea how broken our American food system is (food insecurity, food-related chronic illness, etc). In addition to raising and selling crops the farm engages volunteers and community members in dialogue about how we each can contribute to building a better more just food system.

 


How is the place working? Do you have employees? Volunteers?

Is it an open space where everybody can come and join or do you have specific hours and conditions to respect?

I am the Farm Director for DC Greens and it's my full-time job to run the K St. Farm. I'm supported by Spencer Boxley, DC Greens' urban farmer, who is in his second year working at the farm. We have open volunteer hours every Thursday evening from 5-7p where any one is welcome to stop in a assist in farm work. We also host corporate volunteer groups throughout the season.

Visitors are welcome to tour the farm anytime while the we are working, M-F 9a-5p.

 


What are the benefits of urban farms in a neighborhood or a city? And in the K Farm specific case? 

Urban farms helps preserve green space in ever-developing urban areas and they act a demonstrations spaces for the ways food are grown. Many people, especially children growing up poverty in urban areas, have little knowledge about where their food food comes from. The farm teaches people of all ages more about food production and creates a beautiful green space for the neighborhood.

 


I have heard about several urban farms and community gardens in Washington. Does it work as a network with meetings and common programs or is each place really independent? 

A little bit of both. The urban agriculture and food justice community is DC is tight knit and supportive. We support each others' programs through outreach, volunteerism, and sharing resources. However, we are all working with separate missions, budgets and management and therefore have to operate independently to achieve those individual goals. Last year the DC City Council created the Food Policy Council which acts as a central hub for working together to further the food movement in many area of the food system.

 


What is your vision or urban farming in relation with the rural agriculture? 

I think both are necessary but that we also need to address food distribution and cost. The cost of healthy food is too high. I have issues with chemical use in large monocropping which we often see in rural farming and that will require our federal government to make hard changes in the way we fund agricultural subsidies nationally, and that will take time.

 


Have you ever heard of the incredible edible mouvement? If yes, what do you think of it, is it a thing in the US ? 

If not : http://incredibleediblenetwork.org.uk/

I had not heard about it before. It sounds similar to the work our DC Food Policy Council aims to achieve. Wonderful. Change will require all of us and it starts at the citizen-action level.

 


How do you imagine the futur development of urban farms and in general of urban areas?

Hopefully city governments will come to value greenspace and urban agriculture as important to the landscape as condominiums. There is a growing support among government officials that suggests so. Also I think we will start to see more farms on city rooftops, making better use of elevated "land".
En attendant, voilà quelques photos …
 Maintenant, en route pour la Louisiane et Nouvelle Orléans où je m’en vais découvrir la Ferme Brockoli Patch  ! 😉
Loélia
27 juin 2017

Un début de voyage…

Que l’aventure commence !

2 ans de vie bien ficelés dans un sac à dos de 60L prônant fièrement sur mes épaules. A ses côtés, un petit sac à dos, sauveur des escapades journalières et un ukulélé, créateur de lien social et destructeur officiel de l’ennui !
A l’intérieur on retrouve en vrac quelques vêtements, un sac de couchage, une couverture de survie, un hamac, de la ficelle, une trousse de toilette pleine d’argile, de bicarbonate et de savon de Marseille, des livres et carnets, une paire de tongs, un jeu de cartes, une gourde pliable et beaucoup d’autres choses qui seront mon quotidien pendant ces prochaines années.

De Strasbourg à Paris, puis de Paris à Copenhague, c’est enfin le 25 mai que mes grosses chaussures de randonnée ont effleuré le sol Américain et cela fait maintenant 10 jours que j’y vadrouille. Aujourd’hui je suis à Washington, en route vers les forêts et montagnes de Virginie.
Bientôt la Louisiane avec de belles promesses d’apprentissage permaculturel.
Enfin le 12 juillet, je m’envole vers le Guatemala pour retrouver Maria et grandir avec elle.
Un début de voyage plein de moments de partage et de (re)découverte que je laisse posés ici…
(C’est une galerie donc un petit clic sur l’image et elle s’agrandit)

Les premiers mots d’un carnet :

lundi 5 juin 2017
Voyager, dans son sens le plus pur ; ouvrir son esprit à l'écoute et apprendre. Ouvrir son cœur à ses limites, les accepter, les comprendre, les embrasser, les dépasser ?
Errer dans le monde comme dans un musée sans murs ni toit. Être et exister sans autre but. Accepter de laisser filer son identité, ses habitudes, son ego ; n'étant pour le temps du voyage qu'une entité mouvante.
Expérimenter la liberté que l'on s'est choisie, celle qui reste muette, nous poussant à la questionner.
DORMIR  - AVANCER - MANGER - RIRE - DÉCOUVRIR
Tirer sur ses liens pour apprendre à les connaître, tester leur élasticité. Penser le temps autrement, l'esprit libre et vagabond ne connaît pas l'attente.
Contempler son être flotter dans le vide.
AVOIR PEUR - SOURIRE - MARCHER
Sans destination définie, il n'y a pas de bon chemin, on ne peut pas reculer, on ne peut pas se perdre. Alors on avance, le pas volant et l'oeil ouvert, curieuse admiration de la danse perpétuelle de notre univers.
Sans plus attendre, je m'en vais voyager...

Loélia, 6 juin 2017

Les projets

Ici vous retrouverez la liste des lieux et projets rencontrés classés par pays avec un lien vers l’article dans lesquels ils ont été abordés ou leur site internet :

N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations sur les associations et les démarches à suivre. 

 Etats-Unis :


K Farm

Holly Grove

Brockoli Patch

Jacob and Alicia's Farm


Guatemala :

Maya Pedal

Nuevo Amanecer

Caoba Farms

CEPEK

IMAP

Atitlan Organics

 

 

 

 

 

Pour toute question, conseil ou petit mot d’amour, vous pouvez nous contacter sur:

loelia.ess@gmail.com et mjarcem@posteo.de

 

 

Deux âmes, un rêve !

A la base du projet Graines Voyageuses il y a nous, Maria et Loélia. Deux passionnées d’agriculture et de projets d’éducation populaire en recherche de (re)connexion avec ce qui fait la force des relations humaines.


Pendant plus d’un an on a rêvé fort, parfois seules et parfois avec tout plein d’autres âmes.
Le projet a commencé ensemble mais il ne scelle pas nos chemins en un seul. Ainsi nos voyages empruntent parfois les mêmes routes, parfois on avance séparément mais avec une énergie commune et un rêve qui fait lien.
Avec beaucoup d’espoir, on imagine qu’un jour ce monde sera peuplé de tout plein d’autres Graines Voyageuses qui rejoindront la danse et partageront leurs découvertes, aventures et projets !

 

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